Marcello Fabri, un grand poète

 

Marcello Fabri est le père de notre ami Mario Faivre du Kandoury.

 

Marcel-Louis Faivre naît le dix-sept juin 1889 à Miliana. Ses parents, de vieille souche franc-comtoise, s'installent à Alger en 1896, où son père décède quelques années après. Il poursuit ses études tout en travaillant pour gagner sa vie, et, très tôt, se met à écrire des poèmes et des récits. A dix-sept ans il collabore déjà aux rubriques culturelles des revues et journaux algérois et publie en 1909 son premier ouvrage " Hallucinations ". Il adopte à cette occasion le pseudonyme de Marcello-Fabri, sous lequel il sera connu, désirant souligner ainsi sa foi en la paix universelle et son appartenance à cette race méditerranéenne.

Son premier roman, " La  Force de Vivre " parait en 1919.

Ce poète, écrivain, peintre, critique d'art fait partie du cercle des artistes d'Alger qui sont ses amis, dont Jean Pomier. Mais désireux de faire mieux connaître à Paris, capitale des Arts, les différents aspects de cet Algérianisme naissant, il y fait de fréquents séjours et noue des relations avec de nombreux artistes parisiens.

En 1915 Marcello-Fabri épouse une jeune fille lettrée et musicienne, Geneviève Germain, née à Blida, qui descend d'une famille de pionniers installés dans la Mitidja, à Ameur-el-Aïn en particulier.

En 1919, il s'installe à Paris, fonde " La Revue de l'Epoque " et publie plusieurs ouvrages. En 1925, après l'accueil assez froid de sa pièce de théâtre " Le Génie Camouflé ", il rentre à Alger, dont il avait durement ressenti la séparation pendant ces quelques années.

Cela lui avait inspiré un poème qu'il ne publiera que bien plus tard en 1938 dans un recueil " Les Chers Esclavages " et qu'il avait intitulé " Nostalgérie " . On trouve dans ce long poème des vers merveilleux et émouvants, qui prennent aujourd'hui une dimension toute particulière..

 

"...Alger, je t'ai rêvée ainsi qu'une amoureuse  

toi parfumée, et soleilleuse, et pimentée ;

tu es plus belle encore d'être si loin, la pluie

d'ici, la pluie habille comme une magie

le gris du ciel, avec tout l'or de ton soleil..."

 

Il retrouve ses amis d'Alger sans perdre le contact avec ceux de Paris, et travaille avec acharnement dans sa villa du Mont-Hydra ; il crée " La Fédération d'Algérie des travailleurs intellectuels " dont il est élu président et qui rassemble le monde des Arts d'Algérie.

En 1937, retour à Paris où il fonde une revue littéraire et artistique, " L'Age Nouveau ", qui contribue à relier les deux rives de la Méditerranée, et publie d'autres oeuvres.

A la veille de la guerre, en 1939, il rentre à Alger et retrouve encore une fois ses amis. Mais la défaite et l'occupation le meurtrissent et il se replie sur lui-même, travaillant avec acharnement à plusieurs ouvrages. Le débarquement allié en Afrique du Nord de novembre 1942 le fait sortir de son isolement, mais sa santé, de nature fragile, décline et le poète s'éteint à Alger le 28 décembre 1945.  

Son épouse poursuivra, sans relâche, ses efforts pour faire connaître son oeuvre ; elle s'éteindra en 1974.

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