Attatba et l'Eglise

G. Gomez

 

 

 

 

 

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Le premier lieu de culte

Dans les premiers plans de création du village datant de 1958, il était prévu la construction d'une église et de son presbytère. Le lot 53 fut réservé pour l'église et le lot 52 pour le presbytère. Faute de moyens, cette église ne fut pas construite et le lot 53 fut concédé à la commune par décret du 22 octobre 1875 pour être affecté à l'agrandissement de la place publique. Les offices religieux étaient célébrés à Koléa.

En 1887, le Curé de Koléa demande la construction d'une église à Attatba mais sa demande est repoussée par le conseil municipal car elle " n'était appuyée d'aucun document, plans, devis, émanant de l'Administration Supérieure et des Travaux " .

Situation de la maison cantonnière (cliquer)

Le 27 avril 1895, un bail à loyer d'une partie de la maison cantonnière, est signé, entre la Préfecture représentant la commune et l'Archevêché, pour le service du culte catholique et le logement du prêtre desservant. Le rez-de-chaussée de cet édifice, construit en 1881, reste occupé par la poste. La location, de 20 francs par mois porte sur :

- un local de 45 m2 au sous-sol,

- deux logements de trois pièces chacun situés à l'étage,

- deux W-C situés à 13 m de la maison cantonnière,

- un lot de jardin d'environ 8 ares.

L'Archevêque d'Alger bénit ce local le 10 novembre et y donne le sacrement du baptême à 6 enfants d'Attatba.

La maison cantonnière (cliquer pour voir des détails)

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Attatba et l'anticléricalisme

 

Entre 1897 et 1900, le lot 52 resté dotation curiale, fait l'objet d'une polémique entre l'Archevêché et la commune (voir détails en annexe).

Ce lot de 4 hectares, non occupé, avait été récupéré par la commune et donné en location. En 1897, le Préfet somme la mairie de remettre le terrain au titulaire de la cure d'Attatba. Le conseil municipal, ne pouvant pas rompre le contrat de location, accepte de verser une rente semestrielle de 305 francs jusqu'au terme du bail fixé au 1er octobre 1900, date à laquelle le terrain sera remis à la cure.

En 1900, le nouveau Maire constatant " qu'il n'y a pas de curé à Attatba (l'ancien curé Monsieur Piel ayant été nommé à Oued-El-Alleug), mais que c'est simplement un vicaire de Koléa qui chaque dimanche (pas tous ...) vient dire la messe à Attatba " refuse de remette le loyer à la cure tant que " Monsieur le Préfet, lui-même, l'aura assuré qu'un prêtre est réellement titulaire de la cure d'Attatba et que ce titulaire résidera effectivement dans la localité " .

Il adresse une lettre au Préfet dans laquelle il reproche " au Sieur Bois vicaire de Koléa " de lui avoir présenté une pièce prouvant qu'il était bien le curé d'Attatba mais " que cette pièce, émanant de l'Archevêché d'Alger, avait été établie pour les besoins de la cause " .

Il ajoute : " Si le conseil a bien voulu, il y a quelques années, consentir à l'installation d'une chapelle à Attatba (la maison cantonnière : NDLR), c'est parce que, réellement libre-penseur, il ne voulait pas priver ceux qui désirent y avoir recours, des services du ministre de la religion. Mais ces Messieurs les prêtres se soucient fort peu de la croyance de ceux-là, ce qu'ils ont en vue, eux, c'est tout simplement la jouissance de la dotation curiale " .

L'Archevêché d'Alger proteste vigoureusement " contre les restrictions abusives apportées par cette délibération à la jouissance des revenus de la dotation d'Attatba pour le prêtre qui en fait service. en droit " . Il ajoute : " il est incontestable que les revenus de la dotation d'une paroisse appartiennent à l'ecclésiastique qui en fait officiellement le service, qu'il réside ou non dans la localité, qu'il soit titulaire ou non de la cure. En fait, on ne saurait mettre en doute que monsieur Bois est réellement titulaire d'Attatba, et s'il réside à Coléa, c'est par l'impossibilité où il se trouve d'habiter à Attatba, n'y ayant plus un logement convenable et le pays étant insalubre ...... " .

Le préfet donne raison à l'Archevêché.

 

Par la suite, les relations entre la commune et l'Archevêché deviennent meilleures. C'est ainsi qu'en 1906 la commune accepta de réduire le loyer de la maison cantonnière et de le porter à 8 francs par mois.

 

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La nouvelle église

 

Le 30 mai 1933 le conseil municipal vote la vente du terrain, d'une superficie de 131,31 m2, (à raison de 5 francs le m2) pour que l'on y construise l'église du village.

Situation de l'église (cliquer pour agrandir)

La construction débute aussitôt et se termine en janvier 1934. Le nouvel édifice, d'un très joli style roman modernisé, est du à MM. Paul Ferrant, architecte à Alger, Bernabé, marbrier à Koléa, Garcia, entrepreneur à Mouzaïaville, et Pleyber, architecte à Boufarik et surveillant des travaux.

La bénédiction solennelle de la nouvelle église a lieu le 28 janvier 1934 en présence de l'Archevêque d'Alger, Monseigneur Leynaud. La revue " La Semaine religieuse d'Alger " rapporte que cette bénédiction s'est faite en présence du Maire d'Attatba, Monsieur Gaston Janin, de tous les villageois et d'un nombreux public venu par cars de tous les alentours : Oued-El-Alleug, Blida, La Chiffa, Mouzaïaville, Koléa et même Alger.

Après un dépôt par l'Archevêque d'une gerbe au Monument aux Morts, la cérémonie religieuse commence. Bénédiction de l'église, discours de remerciements, messe et baptêmes de deux petits enfants.

La cérémonie se termine par un banquet de 50 couverts offert par la municipalité.

 

 

 

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Les communions

 

Cliquer sur la photos pour voir des photos de communion

 

Sources :

- Centre des Archives d'Outre-Mer (CAOM), liasse ALG/ALGER 3P/47,

- Archives historiques de l'Archevêché d'Alger (Archivium Curiae Algerien). Nous remercions en particulier le Père Jean-Pierre Henry de nous avoir communiqué de nombreux documents relatifs à l'église d'Attatba.

 

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