Les institutions communales en 1960 |
Texte écrit en 1960 par E. Boileau (mémoire Ecole Normale)
La mairie
Attatba est une commune de plein exercice depuis le 2 octobre 1869. Sa mairie, inaugurée en 1848 par Naegelen, se situe près de l'église et de la Poste, face au monument aux morts et à l'école de garçons ; elle domine un jardin public planté de cannas et d'arbres exotiques.
Il n'existe plus rien de l'organisation tribale qui dépendait des Bureaux Arabes avant 1869.
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La mairie s'occupe de toutes les questions administratives intéressant les habitants. Elle assure en outre un rôle d'assistance auprès des indigents par la distribution de denrées alimentaires, auprès des assurés agricoles en se chargeant des 20% de frais non remboursés par les Assurances agricoles en cas d'accident.
Elle comporte un logement pour le secrétaire de mairie. Elle est actuellement devenue trop petite pour ses activités : on projette de lui ajouter un étage.
La gendarmerie
Elle a été récemment installée, provisoirement et un peu plus tôt que prévu semble-t-il, dans la salle des fêtes, transformée aussitôt par les peintres, en gendarmerie. Elle se compose de 6 gendarmes dont le chef est maréchal des logis.
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L'installation d'une gendarmerie reste en projet pour 1961, comme elle l'était un siècle plus tôt, lors de la création du village.
La S. A. S. ( Section Administrative Spécialisée)
Depuis quelques temps, elle décharge la mairie de certains problèmes d'amélioration du sort des habitants ; ainsi ont été organisées des activités d'apprentissage de la lecture et de la couture.
Un officier détaché de la S A S-mère de Montebello s'occupe d'action psychologique; il se tient à la disposition des consultants tous les jeudis.
La poste
Le bureau de poste d'Attatba, qui n'est qu'un bureau de cinquième degré n'ouvre ses portes que 6 heures par jour. Il est tenu par un receveur et une auxiliaire, auxquels sont adjoints deux facteurs.
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Les dispensaires
Celui du village est à la charge des Assurances Agricoles dont le bureau régional siège à Koléa, et de la commune. Il est plus important que son homologue de Koléa.
Le médecin du village y donne trois consultations hebdomadaires ; une assistante sociale, nommée par la Santé Publique, s'occupe des soins aux nombreux assurés et à une minorité d'indigents.
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Un petit dispensaire a été monté au Kandoury ; le médecin y assure également des consultations régulières, et l'infirmière y effectue les soins ordonnés. Il touche les ouvriers de la Société Sainte Louise uniquement, puisque financé par le directeur de la Société.
Les écoles
A Attatba il existe une école à 6 classes, et une école de filles à 5 classes, la cinquième étant en construction. L'école des garçons comprend une cantine.
Une école à deux classes mixtes fonctionne à côté de la cave du Kandoury. Fait qui ajoute encore à l'aspect particulier de cette propriété, le Directeur de la Société Sainte Louise offre chaque année un habillement complet à la rentrée (coïncidence : Kandoury serait une déformation de "gandoura" ), des jouets à Noël, des livres de prix et des séances de cinéma pour les écoliers du domaine.
Une école à classe unique, susceptible d'être doublée par une construction similaire, ouvrira ses portes en octobre 1960 aux enfants de la région de la cave coopérative.
Par ailleurs il y a deux écoles coraniques, l'une à Attatba, l'autre au Kandoury.
La vie religieuse
Attatba a sa Mosquée construite dans le ravin de l'oued El Ham, presque au centre du village, après que celui-ci eut été drainé par l'égout collecteur.
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Le hameau du Kandoury possède également la sienne.
L'église desservie tous les dimanches et jours de fêtes par Monsieur le Curé de Oued el Alleug, couronne le sommet de Benian Djoulala, à proximité de la mairie.
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Le marché
Il n'y a pas de marché à Attatba ce qui s'explique par la facilité relative de l'approvisionnement, et la vie autarcique des fermes. Tout au plus, le dimanche, jour de repos pour tous, sauf à la moisson et aux vendanges, peut-on noter une affluence d'hommes désoeuvrés qui achètent pour leurs enfants des sucreries à l'éventaire d'un marchand ambulant, et discutent de leurs préoccupations.
Les projets (en 1960)
La route de Koléa à Marengo constitue la rue principale du village et risque à tout instant d'être bloquée par des travaux. C'est pourquoi l'on envisage la création de deux " boulevards " : le premier, et le plus important, au nord des habitations, courrait le long des collines, et le second, au niveau du transformateur de l'E G A et de l'abreuvoir, rejoindrait la route à travers les premières plantations d'agrumes. Tous deux, partiellement tracés aujourd'hui par des chemins de terre, iraient d'une extrémité à l'autre du village et feraient de bonnes voies d'évitement.
On projette encore de construire une autre Cité locative pour les musulmans sur le plan de la première.
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Le plan du village et ses bâtiments publiques
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Annexe : plan d'action communal de 1946
Ce plan fait une description d'Attatba et de ses édifices publics.
Malgré les efforts déjà accomplis, le village reste encore une région impaludée et de gros travaux restent à faire. On envisage la construction du dispensaire, deux salles de consultations, du bain maure, de la cité musulmane avec habitation de 1, 2 ou 3 pièces, d'une école indigène de 2 classes etc.
Annexe : le jumelage Attatba - Condrieu
Dans le cadre d'une vaste campagne de jumelages entre les communes d'Algérie et plusieurs villes de Métropole, la délégation du conseil municipal d'Attatba (MM Bonnard, Tchalabi et Salles) fut reçue à Condrieu (Rhône) le 25 octobre 1960. Voir annexe.