Les Hadjoutes

 

 

 

1 - Extrait du livre : " Histoire de l'Algérie Française par C. Leynadier et G. Clausel (1846)

« ...  Fin 1933 .... Les attaques (des tribus des environs d'Alger) ne furent d'abord que partielles, isolées, sans caractère d'ensemble. Tantôt c'était un kaïd d'une tribu amie, dévoué aux Français, qui était assassiné, d'autres fois les travailleurs français, occupés à l'assainissement de Bouffarick, étaient frappés de mort par des ennemis invisibles qui venaient s'embusquer à portée de fusil d'eux. Les Hadjoutes, notoirement connus pour être les auteurs de ces actes criminels ... se jetèrent sur les Beni-Khalid, les plus fidèles alliés de la France, et portèrent dans leurs douairs, le pillage, l'incendie, la mort ..... Le capitaine de Zouaves, de Lamoricière, reçut l'ordre  de marcher contre cette tribu, la traqua dans ses montagnes et exerça sur elle de grandes et justes représailles par une de ces terribles razzias ....

En mai 1834, les Hadjoutes s'insurgèrent de nouveau. Cette tribu turbulente habitait les montagnes qui ferment à l'ouest* la plaine de la Metidja ...... Le général Voirol marcha contre eux à la tête d'une colonne de 2.000 hommes, à laquelle se rallièrent des milices indigènes ... Le général, après avoir battu les Hadjoutes en plusieurs rencontres les força à demander la paix ... »

* NDLR : le territoire des Hadjoutes était situé entre Marengo, Bourkika, El Affroun, La Chiffa, Berbessa et Attaba.

 

2 - Extrait du livre : "Le phénomène colonial de 1830 à 1930 au village de Boufarik " de E.-F. Gautier

 

« ... L'ennemi, c'était particulièrement les cavaliers hadjoutes. Ennemis quand on les avait devant soi le fusil au poing mais souvent relations amicales dans la vie quotidienne. Un des chefs hadjoutes les plus célèbres, Brahim ben Kouider, "  passait des journées et des nuits au milieu de nos camps, allumant sa cigarette à la pipe d'un soldat dont il convoitait la tête, mangeant à la gamelle; prenant tous les déguisements... Quand, vingt-cinq ans plus tard, il nous racontait ses prouesses, dit Trumelet, il était encore superbe "..

Couper une tête était un art. Les Hadjoutes " ne descendaient jamais de cheval pour cette opération; ils la pratiquaient sur le pommeau de leur selle, lentement, en causant de choses et d'autres... Lorsque c'était fini, le corps tombait à terre, et le Hadjoute enfouissait la tête dans sa musette... Puis en trois bonds le cavalier avait rejoint le gros. Qu'on imagine la rentrée au douar... les femmes... leurs youyous " . Notez que ce n'était pas seulement un sport, c'était une affaire. Une tête ordinaire se payait trois douros; celle du commandant Raphaël, tué en 1839, rapporta quarante douros. »

 

Pour lire le livre consultez le site : http://boufarik.piedsnoirs.org/document/bouquin/gauche.htm

 

 

3 - Extrait du livre : l'Histoire de l'Algérie Contemporaine" par Charles-André Julien

 

« Après le passage des Portes-de-Fer, Abd el-Kader prit l'offensive dans la Mitidja, à partir du 10 Novembre 1839. Dix jours plus tard, les Hadjoutes et les Kabyles entreprirent la destruction des fermes de la plaine. Dans la ferme de l'haouch Ouled Slama, déclara un colon " dix hommes furent tués. Une femme et un enfant furent enlevés. J'ai vu les cadavres décapités et j'ai concouru à les faire ensevelir ". Les colons de l'haouch Kasnadji furent également massacrés. La Mitidja dévastée brûle de bout en bout, il n'y reste plus une ferme. Du 10 au 31 décembre 1839, Boufarik est isolé d'Alger »

 

Consulter d'autres extraits et gravures sur le site : http://www.pieds-noirs.org/galerie/caj.htm

 

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