Géographie physique et économique |
Texte écrit en 1960 par E. Boileau (mémoire Ecole Normale)
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1 . GEOGRAPHIE PHYSIQUE
Les coordonnées géographiques d'Attatba sont très voisines de 2° 40' de longitude Est à partir du méridien international et de 36°35' de latitude Nord.
Attatba est situé à 54 km à l'ouest d'Alger, en bordure de la route départementale n° 7, qui suit le revers sud du Sahel depuis Koléa et se dirige vers Marengo, au croisement de la route départementale n°17 qui mène directement de Blida à Bérard (cliquer pour agrandir la carte)
A l'ouest, l'oued Mit ( " la rivière morte " ), asséché par un détournement, et à l'Est-Sud- Est, l'oued Bouchouaou ( " rivière des chiffons " , en Kabyle) sont les seules limites naturelles de la commune. Les autres limites sont purement administratives.
La commune épouse la forme allongée des lieux, appuyée à flanc de colline.
A l'époque romaine, elle s'est installée sur la plus élevée des trois collines qu'elle occupe actuellement. De là, elle dominait facilement la plaine de la Mitidja.
Lors de la colonisation le même emplacement est choisi, mais avec une raison supplémentaire : c'est un carrefour de pistes. Aussitôt une autre basse colline se construit, et vers 1880 une troisième, celle-ci plus à l'ouest. Elles restent longtemps isolées, principalement les deux premières à cause de l'oued El Ham ( " rivière des saints " ) particulièrement dévastateur
Actuellement Attatba, village-rue, s'allonge, tout en montées et en vallons paisibles. Les habitations indigènes préfèrent la partie haute, tandis que les maisons de type européen descendent volontiers vers la plaine.
Le territoire formant la commune d'Attatba s'étend en partie sur le versant sud du Sahel de Koléa et en partie dans la plaine de la Mitidja. Il est limité :
- au nord par les communes de Bérard et de Téfeschoun,
- au sud par les communes d'El Affroun et de Mouzaïaville,
- à l'ouest par les communes de Montebello et d'Ameur el Aïn,
- à l'est par la commune de Koléa.
Deux avancées des communes de Koléa et de Mouzaïaville séparent l'extrémité la plus orientale du territoire d'Attatba de celui de Oued el Alleug, alors que ces deux centres sont distants d'une dizaine de kilomètres.
La superficie du territoire est de 6886 hectares représentés actuellement par :
- 5642 ha de terres utilisées par l'agriculture,
- 456 ha de forêts, bois et broussailles appartenant à des particuliers,
- 600 ha de forêts, bois et broussailles appartenant à l'Etat,
- 188 ha de terrains improductifs.
Le village lui-même occupe sur cet ensemble 50 hectares.
Les différences de relief sont surtout sensibles lorsqu'on va du nord au sud : cela s'explique par le fait que la commune s'allonge d'est en ouest, au flanc du Sahel, sur une douzaine de kilomètres.
Le Sahel forme un bourrelet régulier, en pente assez abrupte vers la côte, surmonté d'un plateau légèrement déprimé à son sommet, qui descend par étages vers la Mitidja. Ce versant sud est creusé de multiples ravins verdoyants parcourus par des oueds intermittents malgré les sources qui leur donnent naissance.
Le point culminant atteint 254 m ; le point le plus bas se trouve à la limite de la commune, au confluent de l'oued Djer et de l'oued Chiffa : la cote d'altitude descend à 18 m. Le village se trouve dans la zone intermédiaire entre le Sahel et la Mitidja, à 60 m d'altitude.
Le village : vue aérienne (cliquer pour agrandir).
Les terrains qui composent les sols de la commune sont en majeure partie d'âge tertiaire.
Le Sahel est argileux, marneux, et gréso-calcaire. Dans la plaine un monticule, situé entre les cours inférieurs de l'Oued Djer et de l'Oued Chiffa, est de nature gréseuse ; il y poussait l'ancienne forêt domaniale de la Doumia, actuellement confiée aux soins de la Défense et Restauration des sols qui la transforme en pépinière.
La plaine est recouverte d'une très grande épaisseur de sédiments et d'alluvions quaternaires.
La ligne de ressaut qui sépare les collines de la plaine semble être due à un dépôt d'alluvions anciennes. Mais les plus récentes sont les alluvions apportées par le nouveau cours de l'oued Djer, lequel a subi une déviation, lors de l'assèchement du lac Halloulah.
Les sols sont généralement de teinte grise, noire et même rouge dans la partie haute. Ils sont d'une grande fertilité.
La commune est traversée par trois oueds de direction générale Ouest-Est ; ce sont :
- l'oued Djer ( " rivière blanche" parce qu'elle charriait des boues blanchâtres) dont l'ancien lit, l'oued Mit ( " rivière morte " ) reste la limite naturelle entre les communes d'Attatba et celles de Montebello et Ameur el Aïn. Une partie de son cours a été aménagé en canal d'assèchement en suivant approximativement la route départementale n° 7, du côté de Montebello ; puis à la latitude du Kandoury, il redevient un cours d'eau normal, reçoit le Bou Roumi, et quelques kilomètres plus loin, l'Oued Chiffa qui vient de Mouzaïaville, pour former l'oued Mazafran.
- l'oued Bou Roumi ( " rivière des Français " parce que ceux-ci y puisaient de l'eau) qui entre sur le territoire d'Attatba à la limite des communes d'El Affroun et Mouzaïaville. Il coule très près de l'oued Djer.
- l'oued Bouchouaou (en Kabyle : " rivière des chiffons " ), le plus pauvre en eau, qui sert de limite naturelle et méridionale à la commune ; il se jette dans l'oued Chiffa aux confins orientaux de la commune.
D'autre part chaque ravin creusé au flanc des collines recèle une source qui forme un ruisseau avant de se jeter dans l'oued Djer. Cette ligne de sources alimente la région en eau potable. Il y a peu de puits ; ceux-ci atteignent une profondeur moyenne de 25 m. Dans la plaine l'eau est obtenue par des sondages qui descendent jusqu'à 70 m.
Tous ces oueds présentent les caractéristiques des oueds algériens ; secs ou presque en été, ils peuvent devenir très violents pendant la période des pluies. Tous les hivers, ils grossissent si brusquement qu'ils sortent de leur lit, inondent la plaine et coupent, une ou plusieurs fois, pendant un ou deux jours, les routes de Blida, Mouzaïaville et El Affroun ; ils causent, en même temps, de gros dégâts aux cultures. En octobre 1951 une crue considérable a causé des dommages évalués à 15 millions de francs.
Le climat est humide et tempéré car il subit l'influence du littoral malgré l'écran du Sahel.
La température oscille autour de 10° en hiver ; mais en été elle avoisine les 32°5 en moyenne, car l'influence marine diminue les vents du Sud prédominants.
La saison pluvieuse et froide affecte principalement les mois de janvier et février. L'été est très sec et chaud ; pendant la majeure partie de l'année, le temps est doux. Il tombe annuellement 700 mm de pluie.
Elle est de type méditerranéen.
Les versants du Sahel sont couverts de broussailles : chênes kermès, lentisques en grande quantité, quelques genévriers, bruyères mauves comme sur les pentes du tombeau de la Chrétienne ; au milieu de ces buissons surgissent les silhouettes familières des pins d'Alep, et quelques rares pins maritimes. Il existe encore une bonne centaine de chênes-liège groupés sur les collines et peu connus, des acacias, des ormeaux, quelques frênes et une dizaine de cèdres toujours sur les hauteurs, ces deux dernières espèces étant presque devenues des curiosités.
Le village s'est étendu peu à peu au détriment d'un boisement très dense d'oliviers ; ceux-ci se rencontrent presque essentiellement dans cette zone intermédiaire. Depuis une vingtaine d'années, dès l'aube de la prospérité qui s'est ouverte, on a planté de nombreux platanes, lesquels semblent avoir pour mission de recueillir les vieilles roues de bicyclettes, servant de cerceaux aux enfants et sans doute lancées trop fort. On trouve encore des caroubiers qui venaient à l'état naturel autrefois, des pacaniers (autour du boulodrome), des cyprès qui servent de protection aux plantations d'agrumes.
Les régions les plus basses sont plantées d'eucalyptus, ce qui s'explique facilement en raison de leurs vertus asséchantes ; les oueds sont bordés de diss et de doum, d'ajoncs, d'acanthes, d'innombrables ricins, particulièrement sur les berges du Bou-Roumi ; ils sont ombragés de tamaris, et de trembles au feuillage argenté et velouté. On y trouve aussi quelques bouleaux nains. Il faut ajouter que le pays foisonne de roses.
Elle est assez abondante mais de petite taille. On pratique depuis longtemps la chasse, tant dans les parties marécageuses que dans les ravins broussailleux.
Il n'est pas rare au printemps de voir courir, dans les halliers clairsemés sur les berges des oueds, des poules d'eau noirâtres. La région abonde encore en canards, en râles d'eau, en bécasses et bécassines; la soupe de tortue de terre est également un plat connu. Lorsqu'on remonte, on trouve des perdrix et des cailles très fréquentes en octobre, beaucoup de lapins qu'on voit bondir de terriers en terriers sous les buissons, peu de lièvres, ces deux races étant décimées par la myxomatose ; il y a des hérissons et même des porcs-épics aux longues et meurtrières épines; mais celles-ci servent comme les épines d'acacias à manger les escargots.
Les oueds offrent des ressources en poissons ; mais à cause de leur qualité médiocre, de la proximité de la mer et de la faible consommation, personne ne semble avoir de goût pour la pêche à la ligne.
Une multitude d'oiseaux, tel que moineaux, hirondelles, étourneaux, alouettes, verdiers, chardonnerets, cigognes, peuplent encore la région. On rencontre des chacals en assez grand nombre.
Nous savons que les conditions de sol et de climat sont favorables dans leur ensemble à l'agriculture. Celle-ci est la base essentielle de l'économie locale. La mise en valeur rationnelle au cours de ces dernières années a accru considérablement les surfaces cultivées, le rendement et la production.
Elle vient au premier rang des productions de la commune. Les vins obtenus, rouges en grande majorité, titrent 10 à 12° et, certaines années plus sèches, au-delà, jusqu'à 14°.
La main d'ouvre locale étant insuffisante, des ouvriers saisonniers viennent de Médéa pour tailler et ébourgeonner la vigne, de Berrouaghia, Carnot et Zurich pour les vendanges. Ils logent alors dans des tentes montées par les soins des propriétaires. La vendange commence au 15 août.
Un cultivateur dans ses vignes (cliquer sur la photo).
La surface cultivée atteint 1.856 ha (contre 2.214 ha en 1953). Le Kandoury, ferme-atelier, en cultive à lui seul, sur ses 1.100 ha de terres, 700 ha.
La production de 1959 a atteint 230.684 hl dont 209.496 hl de vin rouge et 21.188 hl de vin blanc, obtenus à partir des variétés Cinsault, Carignan et Clairette.
La plupart des propriétaires viticulteurs possèdent leur propre cave. Les trois plus grosses caves de la commune sont :
- la cave coopérative située sur la route d'El Affroun à 5 km du village d'une capacité de 93.000 hl,
- la cave du domaine Sainte-Lucie, située un peu plus loin que la cave coopérative. Sa capacité est de 75.000 hl,
- la cave de la Société Sainte Louise au Kandoury d'une capacité de 70.000 hl.
Certaines années pluvieuses, avant la fin des vendanges, les viticulteurs sont obligés d'envoyer leurs premiers vins par camions citernes à Alger ou Blida pour vinifier la fin de la récolte.
On ne cultive pas de raisins de table sinon quelques pieds selon la fantaisie des propriétaires.
Toutefois la superficie des vignobles diminue légèrement, en raison de primes à l'arrachage et de la lutte contre la surproduction, au profit des plantations d'agrumes et des cultures fruitières.
Elles constituent également une ressource importante depuis longtemps déjà, et occupent le 3e rang des productions communales. On cultive uniquement des céréales d'hiver : blé dur et blé tendre, orge et avoine.
Il y a environ trois fois moins de terres consacrées aux céréales qu'au vignoble.
En certains points de la commune, comme sur les terres de plaine du domaine Borgeaud de Sidi El Eubchi, on arrive à obtenir 30 quintaux de blé à l'ha.
La production des céréales se répartit comme suit :
Blé dur |
Blé tendre |
Orge |
Avoine |
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Surface en ha |
Rendement q/ha |
Production en q. |
Surface en ha |
Rendement q/ha |
Production en quintaux |
Surface en ha |
Rendement q/ha |
Production en quintaux |
Surface en ha |
Rendement q/ha |
Production en quintaux |
508 |
15 |
7768 |
64 |
12 |
778 |
24 |
14 |
345 |
7 |
10 |
72 |
1946 : moisson à la ferme des crêtes Années 50 : moissons à Sidi-El-Eubchi
Les propriétaires européens cultivent la luzerne ; la production de 1959 s'élève à 205 quintaux ; cette production sur le domaine Sidi El Eubchi, donne lieu à des échanges avec les autres propriétés Borgeaud de la région.
Il y a encore des betteraves fourragères, en petite quantité malgré les tentatives d'un ancien maire venu du Nord.
La surface et la production tendent à augmenter : 413 ha sont consacrés aux plantations d'agrumes contre 267 ha en 1953. On cultive les orangers, plus spécialement les «Jaffa» juteuses qui apparaissent vers la mi-saison, les mandariniers, les citronniers d'hiver et des quatre saisons.
Une orangeraie à Noël au Kandoury (noter que les oranges d'Algérie étaient encore françaises en 1958)
Quelques plantations d'orangers, entourées de leurs cyprès coupe-vent, sont doublement clôturées par une haie d'orangers qui produisent une variété minuscule, introduite récemment, les Kumquats ; celles-ci avant d'être mangées à l'eau de vie, sont destinées à assurer par pollinisation croisée la solidité de la fleur et du fruit.
La production est difficilement estimable, les récoltes étant vendues sur pied, alors que les arbres sont encore en fleurs, aux grossistes.
Dans ce domaine, Attatba poursuit la même évolution que la commune d'Oued El Alleug sa voisine, sans la rattraper. On assiste à une extension des cultures fruitières diverses : poires, pêches et nèfles pour l'exportation hors de la commune. Les fermes du Sud-Ouest et le Kandoury sont les premiers à s'être lancés dans cette voie.
Il convient de signaler une tentative intéressante d'utilisation des multiples ravins sur le domaine du Kandoury : ceux-ci sont plantés d'amandiers qui produisent 80 quintaux.
Il faut encore ajouter des figuiers, au nombre de 310, des caroubiers et des oliviers, ces deux dernières espèces presque entièrement biens communaux, mis chaque année en adjudication.
Les caroubiers donnent une bonne récolte un an sur deux, ce qui est dû à un cycle particulier de végétation ; leur rendement est de 15 quintaux à l'hectare. Les caroubes servent à la nourriture des porcs.
Les oliviers produisent 40 à 50 quintaux d'olives, chaque quintal donnant de 18 à 23 litres d'huile, la récolte donne 10 hl d'huile environ, obtenus dans les pressoirs des particuliers acheteurs.
Elles sont assez diverses, cependant avec une prédominance marquée pour les carottes, et elles sont davantage le fait des propriétaires musulmans, sauf pour les melons et pastèques.
La superficie totale est relativement réduite puisque plusieurs récoltes différentes peuvent se succéder sur le même terrain.
Il y a 180 hectares plantés de carottes dont 100 par les musulmans. Le rendement est de 400 à 500 quintaux par hectare, mais on cite également un propriétaire ayant obtenu 700 quintaux. La production, dont il est difficile de connaître le montant exact car la récolte est vendue avant le ramassage, avoisinerait donc 90.000 quintaux, destinés en majorité à l'exportation jusqu'en Angleterre et en Norvège.
C'est encore une main d'ouvre extérieure, venue des hauts-plateaux, qui exécute la plus grosse partie des travaux de ramassage.
On cultive aussi la pomme de terre de printemps ; tous les propriétaires ont des résultats sensiblement égaux en proportion des surfaces. Au total la production s'élève à 448 quintaux ce qui est peu.
Il y a encore 200 hectares consacrés aux melons et aux pastèques, dont le 1/5 seulement appartient à des musulmans, bien qu'ils soient les plus importants consommateurs, environ 5 ha de tomates, et 10 ha répartis entre des cultures diverses: oignons, courgettes, patates douces, artichauts (en extension), salades.
Toutes ces récoltes, comme pour les agrumes, sont vendues sur pied.
La région d'Attatba, avec celle d' El Affroun a été entre 1918 et 1930 le siège d'une importante culture de géranium rosat (voir annexe). Les récoltes, par l'entremise d'une coopérative boufarikoise, étaient vendues aux Japonais en presque totalité ; ils en tiraient de l'essence à parfum. Mais en 1930, cette culture a été anéantie, la coopérative ayant été ruinée par un refus de payer les achats venant de la part des Japonais ; ceux-ci avaient à ce moment là trouvé un autre moyen de se procurer des essences.
Le tabac vient au second rang des productions communales avec 522 ha. Il est cultivé depuis longtemps, sans qu'on puisse déceler quand et comment il a été introduit.
Le tabac est semé en couches en Mars, le repiquage s'effectue en Avril ; en Juillet une main-d'ouvre exclusivement féminine cueille à plusieurs reprises les feuilles sur chaque plant de tabac, tandis que les hommes moissonnent. Les feuilles sont mises à sécher dans des hangars ouverts, avant d'être enfilées selon leur taille, en colliers, et expédiées vers Alger.
Hangar à tabac (cliquer sur la photo pour agrandir).
Ce travail d'apparence facile est en réalité pénible : les ouvrières travaillent courbées au soleil, ou doivent montrer une adresse et une rapidité qui épuisent les nerfs, car elles sont payées au collier.
La production, pour laquelle les propriétaires ne sont plus astreints à une déclaration en mairie, atteindrait 10.000 quintaux.
Il conserve davantage ses traditions, parce qu'il a peu d'importance dans l'ensemble, étant destiné presque entièrement à satisfaire la consommation locale, sauf en ce qui concerne les porcs, pour quelques fermes seulement, et les poulets ; ces derniers donnent naissance à un commerce sans cesse croissant.
La famille Morla dépasse cette autarcie patriarcale ; devant les besoins du village en 1920, elle a débuté dans cette voie ; elle élevait alors des chèvres, en plus des animaux élevés actuellement : vaches normandes, bonnes laitières, pour la viande, chevaux bretons, moutons, volailles et lapins.
L'élevage des poulets sélectionnés Vulcain
Il n'est fondé sur aucune tradition, même familiale, et a vu le jour vers 1947.
Les races élevées sont des « Sussex » et des hybrides américains reçus à l'état de poussins de un jour de France et même d'Algérie. Ils sont répartis dans des blocs en préfabriqués à raison de 500 en hiver, 400 en été. Ces blocs sont surélevés et leur sol est couvert de paille, dont la sécheresse est entretenue par un système de ventilation double. La pente du toit est calculée pour que le soleil pénètre largement même en hiver. Des mangeoires et des abreuvoirs sur pied plus ou moins hauts, spécialement étudiés pour l'alimentation des poulets en Algérie sont disposés sur la paille. Au bout de dix semaines, on obtient un poulet de bonne taille, à la chair tendre et de race solide ; ils sont alors vendus à des élevages particuliers, ou expédiés pour la consommation, jusqu'à Bougie, Oran et Colomb-Béchar.
Les blocs restent vides pendant 15 jours pour permettre le nettoyage et la désinfection.
Actuellement, l'élevage comprend de 2.000 à 2.500 poulets suivant la saison, des installations sont prévues pour recevoir jusqu'à 3.500 poulets.
Hangar de l'élevage Vulcain (cliquer la photo).
Conclusion
Les cultures apparaissent comme très modernes, très mécanisées et riches : on ne voit plus d'araires en bois. Les récoltes sont destinées à la vente à l'extérieur, si bien que les détaillants manquent parfois de certaines denrées, tout en étant sur place, car ils sont obligés d'aller les racheter à des grossistes, à Blida généralement.
L'élevage, par contre, n'a presque rien perdu de ses traditions, sauf pour les poulets, parce que la vocation d'un sol fertile est de donner la primauté à la culture.
Le sous-sol ne semble renfermer aucun minerai. Des recherches pétrolifères effectuées il y a bon nombre d'années ont échoué.
Attatba possède un transformateur électrique, à bobine, alternatif, relativement important puisqu'il alimente l'Ouest Mitidja. Sa puissance reçue est de 30.000 volts. Il envoie 30.000 volts sur Marengo et 10.000 sur la commune. Le courant de consommation ordinaire a un voltage de 130 volts, et le courant force de 220 volts.
Un seul employé de l'EGA s'occupe de l'exécution des manoeuvres demandées, de la surveillance et du nettoyage (cliquer sur la photo pour l'agrandir).
L'élevage des poulets a donné naissance à la fabrication industrielle d'aliments composés-vitaminés. Celle-ci a été mise au point par Monsieur Vulcain, qui possédait des connaissances de chimiste.
Les produits sont obtenus à l'aide d'un énorme bloc Gondard qui casse et mélange les composants ; cet appareil a subi de légères modifications effectuées par Monsieur Vulcain lui-même.
Tout le reste du matériel, abreuvoirs et mangeoires, maisonnettes, et cages pour un élevage futur de lapins, est également conçu et réalisé par son entreprise.
La composition des produits est très riche ; ils sont fabriqués à partir de céréales diverses : orge, blé, riz, avoine, maïs rouge et son, de poudres de viandes, de calcaire, de sang séché, de tourteaux d'arachide, de luzerne, de vitamines reçues des usines Rhône-Poulenc et de stabilisateurs. La composition varie suivant la race et âge des poulets. Il existe également des produits pour vaches, porcs et chiens, pour lapins, ce dernier étant encore à l'étude.
Cette usine n'a démarré de façon industrielle que longtemps après l'élevage, seulement au début de 1959.
Il est insignifiant, les indigènes fabriquent des nattes et des couffins en doum, des tamis en doum et en diss, des « tagines» , plats de terre qui servent à la cuisson de la galette ; mais ces objets n'intéressent que la pratique locale pour les besoins quotidiens.
Elles sont nombreuses : le réseau routier dessert bien les différentes parties du territoire. Il comprend trois chemins départementaux :
- le C D n° 7 (Koléa - Marengo),
- le C D n° 108 (Bérard- Attatba- Blida avec bifurcation vers Mouzaïaville),
- le C D n° 141 (Attatba- El Affroun).
trois chemins vicinaux ordinaires :
- le C V O n°1 Région de Ben Sahoun,
- le C V O n°2,
- le C V O n°3 Région des Karezas et du Telly.
Plusieurs chemins, dont certains sont goudronnés, mais étroits relient divers points du nord-est de la commune à Bou-Haroun et Téfeschoun.
D'autres chemins ruraux, d'une longueur totale de 129 km, desservent le reste de la commune.
Presque tous les produits récoltés dans la commune sont vendus au dehors (vin, agrumes, tabac, céréales en partie, porcs et poulets, produits Vulcain) ; tous les objets fabriqués nécessaires ( machines, engrais, lubrifiants et même de nombreuses denrées alimentaires transformées) sont achetés.
Par ailleurs le commerce de détail est assez important: il y a 11 épiciers, 5 bouchers et marchands de légumes, 2 crémiers, 2 boulangers installés au " Carrefour de la panthère ", 2 cafés-restaurants dont un est pourvu de chambres d'hôtel, 3 cafés maures et 1 gargote, 2 coiffeurs, 2 charrons-forgerons, 2 mécaniciens, 1 plombier-ferblantier, 2 bourreliers, 1 menuisier, 1 tailleur; le cordonnier est mort de vieillesse depuis nombre d'années. Toutefois il faut noter que tous les petits magasins indigènes offrent souvent les ressources d'un épicier, d'un grainetier, d'un marchand de confection et d'un mercier, les marchands de légumes ont tous un rayon de boucherie (mouton, veau et boeuf). Dans les fermes, les propriétaires prennent l'initiative de tuer du bétail pour leurs ouvriers ; ils leur distribuent gratuitement une partie de ce qu'ils ont aidé à récolter: ainsi aux vendanges chaque ouvrier peut le soir, emporter quelques grappes de raisins.